Patrick Drahi
L'habitué des paradis fiscaux
PDG du groupe Altice, 3e fortune française et 57e fortune mondiale selon Forbes, l’homme d’affaires franco-israélien est notamment le patron de SFR-Numericable et du groupe Roularta (L’Express, L’Expansion…).
Son groupe Altice possède en tout 262 filiales.
Derrière les sociétés qu’il possède, le holding de droit luxembourgeois Altice est hébergé à Guernesey, le paradis fiscal situé dans les îles anglo-normandes britanniques.
Selon l’intéressé, son implication dans les Panama Papers n’a pas lieu d’être.
Si le groupe a recouru à une société panaméenne entre 2008 et 2010, celle-ci aurait été utilisée sur des opérations accessoires et dans des conditions légales. Le groupe menace : “Toute évocation de M. Patrick Drahi ou du groupe Altice en relation avec des situations frauduleuses ou liées à l’évasion fiscale visées dans cette enquête serait diffamatoire et donnera lieu aux actions appropriées.”
Précédents faits d’armes
Si Patrick Drahi n’est pas sous le coup de la justice française, ses différents rachats peuvent frôler la limite de la légalité, notamment celui de L’Express ou l’attribution de la chaîne Numéro 23.
L’homme est habitué à brouiller les pistes et la quantité de sociétés qu’il possède peut plutôt ressembler à une nébuleuse qu’à une galaxie.
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Précédents faits d’armes
Le scandale de la Fifa. En décembre dernier, le comité d’éthique de la Fifa le reconnaît coupable de “gestion déloyale” et de “conflit d’intérêts” pour la réception d’un paiement controversé de 1,8 million d’euros de la part de Sepp Blatter en 2011.
Toujours en appel au Tribunal arbitral du sport, il conteste sa suspension pour 6 ans de toute activité liée au football.
Il encourt également une amende de 80 000 francs suisses.
Michel Platini
L’ex-attaquant affûte ses armes de défense
Quelques mois après une condamnation, la vedette du football français est de nouveau mouillé dans le gigantesque scandale financier sur les paradis fiscaux.
Dans l’affaire des “Panama Papers”, il apparaît comme le détenteur d’une société prête-nom, la Balney Enterprises Corp., depuis 2007, laquelle possède elle-même un compte à la banque suisse Barong Brothers Sturdza, rebaptisée en janvier dernier Eric Sturdza.
Michel Platini affirme que l’intégralité de ses comptes sont connus de l’administration fiscale suisse dont il est résident fiscal depuis cette même année.
Son service communication a fait savoir que Michel Platini se réservait “tous ses droits quant à d’éventuelle fausses informations, allégations ou propos diffamatoires” qui seraient publiés dans la presse dans les jours qui viennent.
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Jérôme Cahuzac
L'ancien ministre en reprend pour son grade
Le démissionnaire du ministère du Budget Jérôme Cahuzac était propriétaire depuis 2009 d’une société immatriculée aux Seychelles reliée à un compte en banque et à deux sociétés offshore pour l’administration et l’actionnariat de Cerman Group Limited.
Lorsque le nom de Jérôme Cahuzac est connu du cabinet Mossack Fonseca, en 2013, les autorités françaises enquêtent sur les accusations de fraude fiscale à l’encontre du ministre.
Le 3 mai 2013, selon les informations du Monde, Mossack Fonseca indique mettre fin à la collaboration avec Cerman Group en raison des liens avec cette “personnalité politiquement exposée” et à haut risque. Cerman Group Limited est fermée en janvier 2015.
Précédents faits d’armes
Jérôme Cahuzac, ancien ministre du Budget et maire de Villeneuve-sur-Lot (PS), sera finalement jugé le 5 septembre prochain après plusieurs reports de son procès.
Accusé de fraude fiscale, de blanchiment de fraude fiscale dans l’affaire de son compte caché en Suisse et de sous-évaluation de sa déclaration de patrimoine, un de ses avocats a fait savoir au Monde que son client s’expliquerait, aussi, pour l’affaire des “Panama Papers” lors de ce même procès.
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"PANAMA PAPERS"
LES PERSONNALITÉS FRANÇAISES CITÉES
Précédents faits d’armes
La société Unanime est liée à la société Riwal, principal prestataire pour la communication du FN pour ses campagnes électorales. En avril 2014, une enquête est lancée sur le financement de la campagne présidentielle de 2012 du Front national, notamment sur le rôle de la société Riwal. Frédéric Châtillon est mis en examen, ainsi que le parti, pour “complicité d’escroquerie” et “recel d’abus de biens sociaux”.
Patrick Balkany
Le professionnel de la fraude
Le député-maire de Levallois-Perret (LR) semble frôler le professionnalisme lorsqu’il s’agit de créer des sociétés écrans pour notamment investir dans de luxueuses villas.
C’est donc sans surprise que son nom apparaît dans la liste des “Panama Papers” avec potentiellement l’implication de Jean-Pierre Aubry, son ex-bras droit, ou Arnaud Claude, avocat et ami de jeunesse de Nicolas Sarkozy, comme prête-nom pour créer une société qui aurait permis à Patrick Balkany d’acquérir une villa à Marrakech.
Précédents faits d’armes
Enquête préliminaire pour détournement de fonds publics en rapport avec l’affaire Bygmalion, mise en examen en octobre 2014 pour “blanchiment de fraude fiscale”, “corruption” et “blanchiment de corruption”… Patrick Balkany est aussi, depuis le 14 janvier dernier, mis en examen pour corruption passive, blanchiment de fraude fiscale et déclarations mensongères sur son patrimoine. Un “acharnement”, selon son avocat.
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Frédéric Châtillon
L’homme qui prend les devants pour le FN
Proche de Marine Le Pen depuis leur rencontre à l’université d’Assas, Frédéric Châtillon est également ex-président du GUD (Groupe Union Défense). Sur son compte Facebook, alors que des révélations sur des avoirs cachés à l’étranger sont supposées toucher prochainement “un grand parti national français”, Frédéric Châtillon présente ses opérations comme “parfaitement légales” pour devancer “d’extravagants fantasmes”. En 2012, sa société Unanime déplace une partie de ses bénéfices en Asie (300 000 euros). Le lien avec le cabinet Mossack Fonseca aurait été établi par des conseillers juridiques locaux de Hong Kong sans qu’il ait “de contact direct avec celui-ci”. L’homme d’affaires précise que “bien évidemment, le Front national n’a rien à voir ni de près ni de loin avec cette affaire privée”.
Précédents faits d’armes
DSK a bien plus fait parler de lui dans l’accusation d’agressions sexuelles de l’affaire du Sofitel que pour sa gestion financière, même si le fonds LSK fait déjà l’objet de soupçons bien différents que l’ouverture de comptes dans des paradis fiscaux.
Le 24 mars, une information judiciaire a en effet été ouverte sur ce fonds d’investissement suite à une enquête préliminaire portant sur des accusations d’escroquerie en bande organisée, d’abus de biens sociaux et d’abus de confiance. Quelques semaines après le départ de DSK de sa présidence, le fonds LSK a été déclaré en faillite ; plusieurs actionnaires ont depuis porté plainte, estimant que la situation qu’on leur avait présentée n’était pas conforme à la réalité des difficultés financières de la société.
Dominique
Strauss-Kahn
Le fonds d’investissement LSK refait surface
À la fin de l’année 2013 et jusqu’en octobre 2014, DSK prend la présidence du fonds d’investissement luxembourgeois Leyne, Strauss-Kahn & Partners (LSK). Selon les informations des Panama Papers révélées par Le Monde, ce fonds aurait permis d’aider des clients à ouvrir 31 sociétés offshore dans des paradis fiscaux grâce à une filiale baptisée Assya Asset Management Luxembourg (AAML). Des proches de l’ex-président du Fonds monétaire international auraient fait savoir que DSK “n’était pas impliqué dans la gestion quotidienne du fonds et n’était pas au courant de cette activité de domiciliation offshore”. Cette “gestion quotidienne” aurait plutôt été assurée par Thierry Leyne, l’homme d’affaires qui s’est suicidé à Tel-Aviv en octobre 2014.
LE LANCEUR INTERACTIF
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Gérard Autajon
Gérard Autajon : 21,6 millions d’euros dissimulés ?
L’entreprise familiale Autajon a bien grandi. Spécialisée dans l’emballage carton et l’étiquette, la société basée dans la Drôme possède également des sites en Europe et aux États-Unis et emploie 3 500 personnes, dont 800 à Montélimar. Avec un chiffre d’affaires d’environ 500 millions d’euros, il a été titulaire d’un compte en Suisse contenant 25 millions de francs suisses, détenu par l’intermédiaire d’une fondation au Liechtenstein. Selon un courriel que Le Monde a consulté, M. Autajon déplore en janvier 2014 que la Suisse “perde son indépendance face à l’Europe” en terme de secret bancaire. Il aurait donc déplacé quelques mois plus tôt, grâce au cabinet panaméen Mossack Fonseca, l’argent de ce compte à la HSBC Hong Kong à travers les sociétés écrans Noble Shining et Forever Unity, pour pouvoir fermer son compte en Suisse. Les fonds auraient ensuite transité dans une banque aux Bahamas, puis aux Pays-Bas et ensuite atterrir au Crédit Suisse au Luxembourg où les fonds dorment toujours et n’auraient donc pas rapporté d’intérêts.
Précédents faits d’armes
Très discret, le PDG du groupe Autajon n’a pas d’antécédents. On peut cependant se demander quel est le but d’une manœuvre aussi complexe, avec cinq changements de compte en banque. Il s’agit en fait tout simplement d’un “investissement” à caractère discret afin de faire fructifier ses millions sans que l’identité du bénéficiaire puisse être dévoilée. L’avocat de Gérard Autajon assure au Monde que ces fait sont anciens, que son client regrette ses investissements et qu’il aurait souhaité les régulariser auprès de l’administration fiscale. Ce qui aurait été fait au début de l’année 2015. L’émission Cash Investigation diffusée sur France 2 a cependant pointé du doigt la fermeture d’un site de production du groupe en France en 2012, la société expliquant à l’époque être “en proie à des difficultés financières”…